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Dernière mise-à-jour: 11 janvier 2010 [bio]
 Vous venez d'entrer sur un site consacré au chanteur capverdien Orlando Pantera. Ce site est non officiel, non commercial, et n'a qu'une seule prétention: combler un vide tout en rendant hommage à l'un des plus grands compositeurs capverdiens, dont la disparition renvoie à celles de Katchas et d'Ildo Lobo, autres explorateurs partis très vite.

Venant de France fin 2000 pour m'installer au Cap-Vert, je ne connaissais que peu la musique capverdienne: quelques disques de Simentera, Teofilo Chantre, Tito Paris, quelques compilations. Je n'ai entendu parler d'Orlando Pantera qu'à sa mort, en faisant la rencontre de Vadu, l'un de ses élèves, meurtri par la disparition de son mentor quelques semaines plus tôt.

Ca n'est qu'après coup que j'ai réalisé qu'à chaque fois que je demandais qui était l'auteur d'une musique que j'aimais plus spécialement qu'une autre, c'était toujours le même nom qui revenait: Orlando Pantera (celui de Renato Cardoso revenait également, mais moins régulièrement). Et je suis définitivement tombé sous le charme en écoutant Vadu interpréter Pantera dans les petits cafés de Mindelo où je l'accompagnais. Ces deux-là ont contribué à me faire dire que j'avais bien fait de venir vivre au Cap-Vert.

Et le fait que Pantera n'avait rien enregistré m'a fait penser que j'allais y rester, au Cap-Vert. Fouineur, j'allais tâcher de trouver ses chansons.

 Après avoir passé son enfance en Angola, Pantera connait le Cap-Vert peu après l'indépendance; jeune dans un pays jeune, il s'intéresse rapidement à sa musique et à sa culture. Admirateur de Katchas (fondateur de Bulimundo, on lui doit d'avoir hissé le funana rural - jusque-là méprisé - au rang de musique moderne et nationale), il fait quelques rencontres décisives en croisant des musiciens et des professeurs de musique.

Pantera jette son dévolu sur le batuque, musique de l'intérieur de l'île de Santiago, jouée et chantée par des paysannes battant des pagnes roulés et serrés entre les cuisses. Peu connu dans l'archipel, le batuque était même interdit avant l'indépendance. Pantera l'intègre, l'assimile, l'ingère; il finit par jouer le batuque à la guitare, en y incorporant des tonalités jazz. Au chant, il s'inspire du finaçon, cette homélie clamée par ces mêmes paysannes de Santiago, qui feraient pâlir tout amateur de slam.

Animateur social dans des centres pour enfants, il multiplie les recherches en récoltant des sons traditionnels ou typiques de la vie quotidienne, en s'intéressant à la tabanka, feste para-religieuse ponctuant la vie de certains villages de Santiago et de Maio, au sud de l'archipel. Peu à peu, il forge son propre style, que l'on appellera par la suite un peu pompeusement le "néo-batuque" et qui inspire aujourd'hui des artistes comme Vadu, Tcheka, Lura, Princezito.

Généreux, passionné, timide, Orlando Pantera compose énormément et enregistre peu. Multi-instrumentiste, il crée, cède, gribouille des notes, chante, danse, joue, monte sur les scènes de trois continents, anime des petits bars jusqu'au petit matin, sans prendre le temps de poser le son de sa voix et de sa guitare sur une bande. C'est Elisio Lopes, patron de Morabeza Records et producteur du disque que Pantera devait enregistrer deux jours après sa mort, qui prévoit qu'il n'y aura pas au Cap-Vert d'artiste équivalent dans les 50 prochaines années. Partout il impressionne, il fige, il émeut, sa musique et ses textes troublent. Ca touche presque à l'intime, les plus grands musiciens ont la chair de poule en le découvrant: Pantera a quelque chose en plus. Ce supplément d'âme que la réalisatrice portugaise Catarina Alves Costa réussit à capter dans son fabuleux documentaire "Mais Alma".

Sa disparition en 2001 a plongé le pays dans un profond désarroi; mais après Katchas mort par accident ou Cabral mort assassiné, le Cap-Vert s'habitue à voir ses fils s'en aller jeunes et brutalement. Au-delà des infrastructures qui portent son nom, le pays n'a pas encore su profiter de l'héritage Pantera, et c'est mieux ainsi. C'eût été de l'opportunisme, c'eût été courir trop vite, alors que, c'est évident, il faut du temps et du calme pour comprendre ce que Pantera a patiemment créé et vite laissé. Du temps. Quitte à devoir encore attendre plusieurs années avant de pouvoir écouter un éventuel CD posthume. Un bon prétexte pour rester encore plusieurs années au Cap-Vert.

Bonne visite.

Mic Dax (micdaxmindelo.info)

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Il y a 55 commentaires sur cet article.

De Carlo, le 21/10/23:
Hello, We noticed opantera.com is only listed in 8 out of 2500 directories. This severly impact...

De Geneva, le 17/05/23:
Hi, Your website is only listed in 8 out of a possible 12,489 directories. We are a service tha...

De Zu, le 03/07/11:
Allah y rahmo: repose en paix Orlando... Merci pour ces amusements. Âgé de 27ans aucun talent mu...

De Zu, le 03/07/11:
Allah y rahmo: repose en paix Orlando... Merci pour ces amusements. Âgé de 27ans aucun talent mu...

De tchi, le 11/03/11:
no valoriza kel ke di nos influencia ki teni nos terra mariado

De tchi , le 01/03/11:
nunca canhos esquesede nos rais e um forma de agradese vadu pantera ildo lobo cesaria lura maira mari...

De tchi , le 01/03/11:
quel site e um prisiosidade e fonte pa masconhecimento de nos cultara princpalmenti pa fan de musicas...

De sambazot, le 10/02/11:
est-ce possible d'avoir de partions de ce Monsieur

De adilson, le 10/11/09:
nao so como artista mais tambem como pessoa ele foi e um grande homen,e eu tive o previlegio de tar c...

De Kiky, le 17/10/08:
Orlando Pantera como artista e como pessoa é foi di kes ki sempre realça essencia di homi caboverd...

De Lobo, le 15/06/08:
This site is a good idea, but it is terrible to look at. All this animations are too much, sorry. Som...

De Mariana, le 21/05/08:
Bravo Mic pour ce site, j'ai eu la chance de rencontrer Orlando Pantéra l'un des artistes les plus t...

De Ricardo Cabral, le 19/05/08:
nhoz poi ez site na portugues també! mi nka ta intendi nada di frances! 1 mantenha pa alma di pante...

De Ricardo Cabral, le 19/05/08:
ah panterra

De sissika, le 10/04/08:
Que pena que nos deixaste tao cedo...repousa em paz e na luz, Orlando! Apenas acabo de te descobrir ...

De tales santiago, le 15/12/07:
Obrigado pamô si na nôs térra stera ta dura 7 diâ pa Pantéra ê ta dura 7 era.

De tales santiago, le 15/12/07:
Obrigado pamô si na nôs térra stera ta dura 7 diâ pa Pantéra ê ta dura 7 era.

De jacquy, le 19/11/07:
Assim como Pantera fazi um resgate a nós musica, a nós dança, ao homen caboverdiano do interior, ...

De Edson, le 02/10/07:
Pantera kanta um crioulo puro, pé sta homenageado pa kel blog li em francês. Nhós sta ranka raíz ...

De roberto, le 23/07/07:
c,est tres bien

De roberto, le 23/07/07:
c est une bonne inititive,mais nous avons encore,bcp d autres artiste meritant,qui sont maleureusemen...

De betty, le 12/04/07:
c'est une camerounaise qui parle mais qui est une grande fane de la musique capverdienne et en partic...

De betty, le 12/04/07:
je ne suis pas capverdienne mais grand respect pour ta musique

De zau, le 21/02/07:
um grande nome na musica caboverdiana, obrigado pelo teu contributo 'a nossa cultura.

De Zhao, le 21/02/07:
Parabéns a kenha ke fazi es site. Dja era altura, e fica bem fetu. É pena pamodi munti alguem ka sa...

De josiane, le 05/10/06:
Merci magicien pour toutes ces petites lumières que tu allumes dans le ciel...bisoux

De Manu, le 26/08/06:
Obrigado pa és iniciativa. Foi com grande satisfação que descobri este site. Certamente todos que ...

De ELIAS, le 20/07/06:
parabens pa autor di kel site li, é um oportunidade pa mas pessoa conchi pantera. pantera é nha it...

De Yolando, le 19/07/06:
Fiquei feliz ao ver este site. Ele merece uma homegem destas. Foi um grande artista mas a cima de tud...

De anete, le 18/07/06:
obrigada.n fica emocionada ku kêl site li. ê bom sab ma Orlando ka sta squecido na verdade, kêl ka...

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